Rejet des pièces lisses et billets froissés interdit au Bénin: les commerçantes apprécient différemment la décision

Plus question de refuser des pièces de monnaie ou billets de banque quel-qu’en soit son état. Cette décision du ministère de l’économie et des finances interpelle toute personne pratiquant cet acte. Certaines commerçantes reconnaissent les faits et donnent leurs raisons.

“S’ils viennent comme ça on regarde; si c’est trop lisse on ne prend pas et les billets aussi si les numéros sont déchirés on ne prend pas aussi, car si on amène ça à la banque ils ne prennent pas”. “Quand on me remet les 250 Francs abîmés ou les 200  Francs trop lisses là, je ne prends pas puisque si toi tu prends, parfois même les vendeurs d’essences en refusent ainsi que les vendeurs de crédit. Avant on se disait que si on remet ça aux vendeurs de crédit et d’essences qu’ils vont prendre ça. Eux aussi ils refusent ça actuellement. Si toi tu prends, ces pièces restent finalement avec toi pour toujours”

Refuser de l’argent sous prétexte qu’il n’est pas en bon état, fragilise l’économie. Explique Casimir Kpédjo, économiste de formation.
“Lorsque vous refusez ces billets c’est que d’une part la personne qui détient ce billet ou bien cette pièce n’arrive pas donc à entrer en possession du bien de consommation dont il a besoin. Ça pose un problème. Ça  pose le problème donc de la libre circulation des bien de service. Au delà de ça, c’est que lorsque vous arrivez donc à refuser ce billet là ou bien cette monnaie sous prétexte que c’est lisse ou bien c’est froissé, vous entravez donc le bien être communautaire et cela fragilise l’économie, cela fragilise le commerce où le commerce est à bas échelle.”

Toute personne qui persiste à refuser de l’argent dit abîmé peut être poursuivi par la justice. Tel est l’avertissement donné par le ministère de l’économie et des finances dans son communiqué. Chose qui est diversement appréciée par les commerçantes:

“Si une décision est prise ainsi, ça veut dire que personne ne peut refuser des pièces comme ça. Si moi je prends, je retourne à une autre personne, je peux lui dire de me traduire là où il veut, je sais que c’est le gouvernement qui a pris cette décision là et personne ne peut plus refuser. Donc désormais vous allez respecter ça c’est ça ? “Oui, comme la décision est prise telle on est obligé de prendre les pièces comme ça. Là, si une personne refuse de prendre on peut même convoquer la personne”. ” Si on amène les pièces lisses, nous sommes les revendeuses, on va pour les achats ils nous prennent ça. Bon pourquoi on va refuser ? Avant si le billet n’est pas bon si tu amènes ça à la banque ils te le changent, maintenant tu amènes ils refusent. Bon comment ils vont nous convoquer? Ils ne peuvent pas nous convoquer. Au cas où ils ne prennent pas ça c’est fini. On ne va même pas refuser à ce qu’ils nous convoquent. Ils ne prennent pas ça c’est pourquoi nous même les revendeuses on refuse”

Pour Casimir Kpédjo,économiste de formation, cette décision est salutaire. “Le gouvernement vient de prendre une meilleure décision pour véritablement limiter la mauvaise pratique, le mauvais comportement des béninois en ce qui concerne donc les comportements très peu orthodoxes au niveau de notre population active et de tous les béninois de façon beaucoup plus globale”.

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