Les veuves sont a l’honneurs ce mardi 23 juin 2020.
Plusieursr rites entourent le veuvage en milieux Baatonu. Samsiatou TOROU nous parle des outils du veuvage et son importance chez les Baatombu.
« En milieux Baatonu, lorsqu’une femme perd son époux elle subit un rituel. Ce rituel fait appel à plusieurs outils. Jacque Bagoudou SEKO NARI parle des outils de veuvage et leurs significations. « Dès que le mari décède, cette femme on l’a dépouille de tous les bijoux jusqu’aux perles. Elle n’a pas droit à porter un foulard sur la tête. Pour manifester le deuil, elle renverse la natte et se mis assise. Elle témoigne son mécontentement et on lui remet une petite calebasse et un couteau. Cette petite calebasse elle la tien avec la main gauche. Si elle veut se déplacer elle met cette calebasse dans la main droite et mettre ça sur son sexe. Elle ne doit pas sortir les bras valent de la case. Elle doit sortir à reculons et même si elle revient elle rentre à reculons. La calebasse là c’est pour dire ce que je te servais a mangé, c’est fini ce ci maintenant c’est pour mes repart que tu ne verras pas. On ne prépare pas leur nourriture dans la maison funèbre, tes parents qui viennent c’est eux qui te servent la nourriture parce que tu n’as plus rien avec cette famille. Mais ils vont tuer le bœuf et te donné la viande. Maintenant le petit couteau qu’elle tient dans la calebasse c’est pour barrer la route à son mari qui vient de mourir. Elle va faire une croix avec le couteau avant de sortir de la case. Cette case serait peinturée de look rouge. Le pagne noir c’est signe de deuil. Le mari est désormais dans l’obscurité donc se pagne là c’est l’obscurité qui sépare le défunt de sa femme veuve ».
Ce même rituel s’observe également chez les wassangari. Toutefois, certains outils de veuvage sont remplacés. C’est ce que nous dit dame Gnon veuve de MORA BOKO Julien au quartier Ganou. « En milieu wassangari, à l’annonce du décès de ton mari, après ton premier crie, ceux qui sont autour de toi te prennent et te dépouillent de tes bijoux. On fait quatre mois dix jours à l’intérieur de la maison du défunt. On enlève le pagne que tu portais puis on te met un pagne blanc. Mais dans les premiers jours on reste à l’intérieur de la chambre. On vous accompagne toujours pour aller aux toilettes. Le repas de la veuve ne se prépare pas à l’intérieur de la maison mais après les sept premiers jours elle peut manger le repart de la maison. La veuve reste assise sur une natte inversée et on lui rase la tête. Pendant les quatre mois dix jours, la veuve ne fait aucun travail domestique. A la fin du veuvage, la veuve subit un rituel pendant laquelle on lui apprend à nouveau à faire les ménages et un bain de purification. » Selon KOTO SERO SIME SOCIOLOGUE, la veuve doit respecter ces rituels pour éviter d’être pocédée par l’âme du défunt époux. « Après le décès du conjoint, la femme obtient un temps de rituel qu’elle accomplie pour que l’âme du défunt ne l’entende pas. La femme peut si elle ne veut pas vivre définitivement, surtout si elle n’est pas à la ménopause aller se remarier. La première étape qui est véritablement incontournable est faite pour trois raison ; l’observance du rituel qu’il faut en se retirant du lieu habituel où elle vivait avec le mari depuis, que ce soit la préparation d’une autre vie sans ce conjoint-là. Donc il faut qu’on la prépare psychologiquement, moralement, pour que cette personne soit oubliée. Deuxième étape c’est voire si la femme n’était pas en situation de gestation. Dans ces cas, elle peut être toujours garder dans la maison où elle peut aller accoucher. Mais qu’on sache que la famille a encore un autre membre qui est en cours et il se chargera de respecter la responsabilité. La troisième raison c’est au moment où le monde était encore sacré. L’union était considérée comme un acte. Il faut que la société sache que la femme est sans partenaire et on doit l’admettre comme une femme sans partenaire avec son statut de veuve ».
Le veuvage chez les Baatombu est donc cet acte qui par ses rites permet de libérer la veuve de l’âme de son conjoint défunt pour faire une nouvelle vie amoureuse.