Le tribunal de première instance de Parakou a condamné ce mardi, DICKO Moussa à 7 ans de réclusion criminelle. Il est célibataire sans enfants et âgé de 24 ans. L’accusé réside à Nabissou dans le troisième arrondissement de Parakou. La Cour lui reproche une tentative d’assassinat contre le sieur IMOROU Ibrahim, vendeur de café au même quartier.
Cette affaire est le deuxième dossier inscrit au rôle de la 1ère session des assises criminelles de Parakou pour le compte de l’année 2019.
Les faits
Le résumé des faits informe que le samedi 11 avril 2015 à Guema, suite à une mésentente, les nommés Diko Moussa et IMOROU Ibrahim ont eu une altercation verbale. Traité de bâtard, Diko Moussa quitte les lieux, fâché. Nul ne se doutait qu’il reviendrait, quelques heures plus tard pour attaquer, par surprise, IMOROU Ibrahim. Il lui assène des coups de machette dans le dos. Sa victime n’a eu la vie sauve que grâce à l’intervention des personnes présentes sur les lieux.
Inculpé de tentative d’assassinat, DICKO Moussa a reconnu les faits en insistant qu’il n’avait pas l’intention de tuer sa victime. Celui-ci était d’ailleurs son fournisseur de café.
Et au ministère public de lui demander ce qu’il espérait en visant le cou de sa victime à la machette. DIKO Moussa a poliment a répondu « la mort ,c’est, c’est l’œuvre de satan » dans l’intention de s’attirer la clémence de la Cour.
Le réquisitoire
Le bulletin N°1 de son casier judiciaire ne porte mention d’aucune condamnation antérieure. Le rapport d’expertise révèle que l’accusé est conscient de ses actes. Ainsi au moment de donner sa réquisition, le Ministère public, représenté par Me. TITO Robert, après avoir rappelé que la vie est sacrée, a également démontré qu’on devrait avoir l’amour du prochain, concept que, selon lui, l’accusé a foulé au pied. Il s’est comporté de façon cruelle, sinon comment comprendre le choix de la machette sur le cou de la victime qui servait paisiblement du café a ses clients. Pour Me TITO Robert, l’accusé avait envie de tuer la victime. Voilà pourquoi il a choisi le cou. Il s’agit d’une préméditation, a-t-il poursuivi. Ensuite, il s’est appesanti sur la reconnaissance par l’accusé des faits qui lui sont reprochés pour démontrer que les éléments constitutifs des infractions sont réunis. Par conséquent, il a déclaré qu’au regard des observations, l’accusé est passible de la sanction pénale. Sur ce, il demande à la Cour de condamner DIKO Moussa à 7 ans de Réclusion criminelle et ordonner la destruction de la machette placée sous scellé.
La plaidoirie
L’avocat de la défense, lors de sa plaidoirie, a jugé la réquisition du ministère public inadmissible. Il déclare qu’il y a « une nuit qui tombe sur notre justice ». « Suite à plusieurs réformes, je suis perdu. Les lois que j’ai avec moi sont-elles dans l’ancien code ou le nouveau …Je me retrouve avec des lois de procédure d’application immédiate. On se débarrasse des jurés et on s’accroche au PV », s’indigne-t-il avant d’ajouter que « tout semble être politique. Jugeons sur ce qui est connu, car Seul Dieu juge sur l’inconnu. Tel un pasteur en plein culte Me Angelo HOUKPATIN posez vous la question de savoir pourquoi, bien que David a tué pour avoir la femme de son serviteur dans la bible, il est aujourd’hui au ciel!, interroge-t-il. On me dit que mon client a visé la partie vitale du corps, mais qui vous dit que le cou est la partie vitale du corps? Il insiste que seule la gorge est vitale. Plus loin il démontre qu’il n’y a aucune préméditation du moment ou la victime a traité son client de bâtard. Eu égard à toutes ces observations Me Angelo HOUPKATIN a suggéré à la cour de considérer l’article 311 de l’ancien code de procédure pénale pour juger son client soit avec l’alinéa 1 qui donne une sentence de 6 jour à 2 ans ou une amende. Et si la cour tient à parler de préméditation, il souhaiterait l’application de l’alinéa 2 où l’on trouvera une sentence de 5 ans ou une amende avant de demander à la cour de bien vouloir tenir compte de cet article pour que justice soit faite..
Le verdict
Rendant son verdict, la cour, présidée par Lionel DOSSOU NOUATIN entouré de ses assesseurs Me DOSSA AVOCE Arlene, Me BANI DEMON ALOU, Me BODJRENOU E.Francis et AKODOSSI Richard a déclaré l’accusé coupable de tentative d’assassinat, fait puni par les articles 2 du code pénal, 295 à 298 et 302 et le condamne a 7 ans de réclusion criminelle avec destruction de la machette mise sous scellé. Ainsi mis sous mandat de dépôt depuis 2015 l’accusé DIKO Moussa retourne pour purger le reste de sa peine.