Plusieurs producteurs reçoivent les intrants, supérieurs à la superficie emblavée. C’est la principale difficulté enregistrée par la FN CVPC lors de sa tournée qui a pris fin ce lundi 26 Août 2019.
Par Yanki Josiane SAKA DORI (Stagiaire)
Mise à disposition des intrants sur fausses déclarations des producteurs, telle est la pratique des Coopérative Villageoise des Producteurs du Coton (CVPC) dans la gestion des intrants du coton. Au cours de sa tournée dans le Nord-Bénin, la Fédération National des Coopérative Villageoise des Producteurs du coton (FN CVPC) a constaté ces difficultés sur le terrain.
Souaibou GAMBARI : ‘’Nous avons constaté que la mise en place est faite sur la base de simple déclaration du producteur ce qui ne devait pas être le cas. Le responsable de la mise en place des intrants au niveau coopérative est sensé avoir vu la superficie emblavée par le producteur avant de lui donner des intrants. Malheureusement les secrétaires rencontrent assez de difficulté pour pouvoir avoir accès aux champs de tous les producteurs de sa CVPC avant la distribution des intrants parce qu’en notre rang il y a des producteurs qui font de fausse déclaration de superficie emblavée. Je m’explique, un producteur qui a par exemple un hectare viens voir son secrétaire et lui dis j’ai fait six hectares et confiant de la déclaration du producteur lui livre les intrants qui pourront satisfaire les six hectares qu’il a déclaré alors qu’en réalité il en a un seul. Alors l’écart d’intrant reçu il va le vendre sur le marché’’.
Pour contrer ces difficultés, la FN CVPC envisage mettre en œuvre une solution afin de pallier à ce dysfonctionnement.
Souaibou GAMBARI : ‘’Pour contrer les difficultés sur le terrain, nous envisageons à compter de la campagne prochaine mettre en place des comités dans chaque CVPC. Ces comités auront pour charge de vérifier de de veiller les déclarations d’emblavure des producteurs. Alors autre mesure envisager, nous allons demander aux producteurs de restituer les écarts des intrants reçus au niveau de leurs CVPC. Voilà les solutions que nous comptons mettre en œuvre pour mettre l’ordre dans le mécanisme de distribution des intrants au niveau des CVPC’’.
Rappelons que la tournée s’est déroulée du 18 au 26 Août 2019.
J’ai envi de commencer cette rédaction par un titre : » Hypocrisie Béninoise »
Et pour causes, par le passé, entre 2009 et 2012, des mécanismes avaient été adoptés par l’interprofession à travers le Projet d’Assainissement et de Relance de la Filière Coton au Bénin (PARFCB). Ce projet, par l’entremise des Agents d’appuis à la gestion coopérative et des conseillers en production végétale, est arrivé à maîtriser les fausses déclarations des producteurs en mettant en place la stratégie de distribution d’engrais et insecticides après les mesures parcellaires. Beaucoup d’écarts ont dû être maîtrisés par cette stratégie.
Par contre, afin de permettre à ces producteurs de pouvoir assurer leurs alimentations par l’engraissement des emblavures vivrières, une dotation supplémentaire de 20% a été souvent autorisée ce qui à terme permettrait d’assurer l’autonomie alimentaire de ces cotonculteurs.
Depuis la suppression du PAFCB et des AAGC, il est évident que le dispositif ne permettrait plus ces suivis d’où l’inauguration des mauvaises pratiques telles que les fausses déclarations.
Enfin, je finirait en disant qu’on a toujours opté dans ce pays pour des problèmes et non pour des solutions.