Les populations de Sonon et Naanè dans la commune de Pèrèrè payent de l’argent avant de prendre leurs moustiquaires. Cette pratique des chefs de villages a été rapidement arrêtée par les superviseurs du Programme National de Lutte contre le Paludisme PNLP.
Taïrou SARE nous parle de la situation
50 Francs à Sonon et 100 Francs à Naanè, c’est la somme que les populations ont payée par coupon avant de recevoir leurs moustiquaires imprégnées. Les chefs de ces deux villages de Guinagourou dans la commune de Pèrèrè en ont décidé ainsi pour assurer le déplacement des moustiquaires vers les ménages. Alassane MAMA TOURE, Chef de l’Arrondissement de Guinagourou explique la situation.
« Je me suis rapproché du délégué de Sonon et j’ai dit : Mais d’où vient les 50 f ? L’Etat a dit de ne rien prendre. Il a dit : oui, c’est vrai, qu’eux, on leur a déposé leur balle à Guinagourou centre c’est-à-dire au chef-lieu d’arrondissement. Qu’ils doivent prendre un certain nombre et ils ont pris un zém (Taxi moto) qui doit percevoir 10000 f. Et il a dit : l’Etat n’a pas prévu de transport, tout compte faire, vous devez venir prendre ça là. Où ils vont trouver l’argent pour payer au zém ? Et c’est pourquoi ils ont décidé ce prélèvement de 50 f. Naanè- Guinagourou fait 16 km et Sonon-Guinagourou, 7 km. Et que c’est vrai qu’ils n’ont pas reçu la même quantité, mais qu’ils ont reçu 11000. Mais ils ont vu que 50 f ne va pas suffire et c’est pourquoi ils ont mis ça à 100 f pour pouvoir récupérer leur argent de transport. »
Les frais de déplacement des moustiquaires doivent être assurés par la zone sanitaire de Pèrèrè et les chefs quartiers en sont informés. Augustin KPEMASSE, superviseur Borgou pour la distribution des moustiquaires imprégnées confirme :
« C’est la zone sanitaire qui prend ça en charge, c’est les CV qui s’occupent de son déplacement. On leur a dit ça à la formation. Les chefs des villages, c’est à eux maintenant de faire déplacer ça de chez le chef d’arrondissement vers leurs villages. Donc, il n’y a pas question de prendre ni 50 f ni 100 f chez les populations. Je pense que tout le monde est déjà alerté, le médecin chef a appelé le médecin coordonnateur de Pèrèrè qui est déjà en route pour pouvoir régler ça. »
Dans la matinée de ce mercredi 22 avril 2020, le superviseur local du Programme Nationale de Lutte contre le Paludisme à Guinagourou est allé arrêter cette pratique et demande aux chefs de villages de restituer l’argent perçu chez les bénéficiaires. Dramane MAMA, superviseur local du PNLP à Guinagourou.
« Arrivée sur les lieux, je leur ai dit : Ce n’est pas comme ça que le gouvernement a prévu. Parce que en réalité, il y a un taux forfaitaire qui est prévu pour ce déplacement. Ils n’ont pas l’obligation de prendre quoi que ce soit chez les bénéficiaires. Et je leur ai dit que comme c’est leur communauté, qui-t- à eux de voir comment restituer les sous aux bénéficiaires. Et je leur ai dit d’arrêter et ils ont arrêté devant moi »