A Wourarou, dans la commune de Pèrèrè, le cour d’eau nommé « Yari » qui hier ne tarissait jamais est aujourd’hui aride. Ensablé et sans végétation, ce
cour d’eau sacré est presque en voie de disparition. Au mois de janvier, on n’y trouve qu’un point d’eau au milieu, telle une oasis, des bœufs en pâture dans le lit.
Pourtant, toutes les études techniques réalisées par la Société Nationale des Eaux du Bénin (SONEB) il y a quelques années révélaient que ce cour d’eau à lui seul était en mesure d’alimenter les communes de Pèrèrè et de Nikki en eau potable. Le conseil communal de Pèrèrè avait même délibéré pour autoriser son exploitation au profit des autres communes frontalières à la commune de Pèrèrè. Aujourd’hui, ce cour d’eau alimente difficilement la commune de Pèrèrè.
Ce cour d’eau sacré était le sanctuaire des membres du clan Yari. C’était un lieu de culte qui procurait fécondité, prospérité et santé à la population. Des caïmans inoffensifs qui y étaient vénérés ont aujourd’hui disparu depuis 20 ans que le culte a cédé place à une exploitation abusive. Hier, aucun ustensile métallique ne devrait y être introduit. Aucune femme en menstrue ne devrait s’y aventurer. Aujourd’hui, tous les interdits sont transgressés au corps défendant des conservateurs. Le cour d’eau abrite une station de pompage d’eau et même en période de crue, on n’y trouve plus de poissons.
Les traditionalistes se mobilisent pour restaurer les aspects spirituels de ce site sacré. Peut-être cela ressuscitera-t-il un lieu de culte, mais surtout, une ressource hydraulique vitale pour la commune de Pèrèrè.
Reportage, Soulémane GBASSIDE à écouter ci-dessous. VIDEO