Le monde célèbre ce jeudi 16 avril, la journée mondiale de la voix. La voix est définie comme l’ensemble des sons produits par les cordes vocales selon le dictionnaire. Soulémane GBASSIDE s’est entretenu avec Daniel SANSOUNON CHABI, ingénieur de son à Parakou sur le traitement de la voix dans la musique.
– Monsieur Daniel SANSOUNON CHABI, vous êtes artiste musicien, également ingénieur de son. Pourquoi doit-on arranger la voix en musique ?
On arrange la voix en musique parce que la voix est un instrument qui appartient à l’orchestre, à la musique en générale. Et dans ce contexte, la voix doit suivre l’arrangement, les mouvements que l’orchestration ou l’arrangement aurait imposé. Comme exemple, si vous êtes dans un rythme et que le batteur joue, c’est-à-dire, s’il y a quatre mesures qu’il faut faire avant que la voix ne commence, le chanteur doit respecter cela, si non, il n’est pas dans l’arrangement. C’est pourquoi la voix doit suivre l’arrangement parce qu’il est aussi un instrument qui s’harmonise avec les autres. Parce que la musique n’est rien d’autre que de l’harmonie.
– Daniel SANSOUNON, comment se fait cet arrangement en studio ?
L’arrangement vocale se fait par rapport au contexte de la musique. S’il s’agit d’une musique reggae par exemple, il y a un arrangement adéquat pour ça. S’il s’agit d’une musique polyphonique, ou il s’agit de faire beaucoup de cœur, là, l’arrangement de la voix est nécessairement polyphonique. Il faut faire des partitions, des harmonies tout simplement. Et puis, quand on parle de partition, on va énumérer le soprano, le ténor, l’alto, la basse, et contre- alto, contre- ténor, contre-sopra ; il y a plus de partition. Mais d’une manière basique, il y a quatre que je viens d’énumérer. Donc, dans ce contexte-là, il s’agit de faire des harmonies, des polyphonies ; c’est obligatoire. Maintenant, pour que la voix puisse être portée, entendue, puisque c’est un instrument artistique naturel, et pour un publique de mille ou de deux milles personnes par exemple, ou pour que la voix se retrouve dans les téléphones, différents systèmes de diffusion, dans les hauts parleurs, dans les radios, la voix fait un long cheminement, que ce soit en studio ou en live. La voix passe premièrement par le micro, par le câble, et se retrouve dans un système de mixage dans lequel on équalise d’abord la voix. Après l’équalisation de la voix, il y a des traitements qui se font au niveau dynamique, de compression parfois, de très rare fois des dates qu’on met sur les voix ou des traitements de silences en studio, ou aussi des effets en insert ou en send ; en send parce c’est en l’air, on envoie, on envoie par un… Donc, ce sont les différents types de traitement qu’on fait pour la voix. On traite, on équalise, on traite ces dynamiques, c’est-à-dire qu’on essaie de maîtriser les piques ; c’est-à-dire, les niveau les plus hauts et les niveau les plus bas sont contrôlés pour que le niveau de la voix puisse être constante et être entendu. Maintenant, après cela, on met quelques effets pour rendre la voix jolie. Naturellement, il y a le reverbe qui n’est rien d’autre que l’espace qu’on crée à la voix, l’amplifier, on essaie de créer un espace pour stimuler un deal, une salle de concert ou autres choses. Donc aujourd’hui, il y a d’autres effets qui sont créés ; il y a plusieurs types d’effets : des vo-codes, des harmoniseurs, des autotomies. Et parmi tous ces effets, les plus utilisés chez nous ici au Bénin notamment dans la musique ou en studio, c’est souvent l’auto- tume qui corrige automatiquement la voix. Parce que si on décompose le mot autotume, ça fait auto et tume ; auto qui veut dire automatique et tume qui vient de l’anglais et qui veut dire accorder. Donc c’est un accordage automatique de la voix. Cela permet aux notes d’être justes et d’être beau à l’entendement.
– Comment entretenir la voix pour ne pas perdre sa qualité naturelle comme c’est le cas chez certains artistes musiciens?
La première des choses à faire pour entretenir sa voix d’abord, c’est qu’en tant que musicien chanteur, il faut travailler au jour le jour. Il y a des techniques de travail, des procédés et procédures et beaucoup de choses qu’il faut suivre. Et après cela, il y a l’alimentation qui est très très capitale parce que la voix est liée à l’organisme. D’abord, c’est l’instrument le plus fragile. Lorsqu’une partie du corps souffre, la voix souffre automatiquement. Donc, il faut que celui qui chante ait une alimentation saine, pas trop grasse et éviter aussi de prendre des aliments gluants parce que ça empêche les cordes vocales de faire des mouvements d’une manière plus fluide. Les mouvements sont beaucoup ralentis. Donc cela dérange beaucoup la voix. C’est pour cela que ce n’est pas trop conseillé.